Premiers pas ...premier piano

 

Les jeunes années   

< William Sheller est né le 09 juillet 1946 à Paris, Cité des Fleurs (dans le XVIIème arrondissement).  Il est un pur produit de la libération : son père, Jack Hand est un soldat yankee débarqué en France qui rencontre une jeune bourguignonne Paulette Desboeuf, sa mère, au sortir de la guerre. Ses parents le prénommèrent « William » car l’enfant avait, paraît-il, la tête en forme de poire! Son père coule aujourd’hui des jours tranquilles en Floride, du côté de Miami ; sa mère nous a quittés en 98.

En 1949, William est alors âgé de 3 ans, la famille s’embarque pour l’Amérique et s’installe dans une ville du nom de Luke Milton située dans l'Ohio. Son père étant contrebassiste, sa mère passionnée de jazz, le couple fréquente alors le gratin des musiciens de jazz. C’est ainsi que des pointures telles Oscar Peterson ou Kenny Clarke viennent taper le bœuf à la maison.William gardera longtemps une aversion - aujourd'hui quelque peu dissipée! - envers ce genre musical car lorsque ceux-ci jouaient, l’enfant devait se tenir tranquille!

En 1953, la famille revient en France. William retrouve ses grand-parents maternels qui oeuvrent dans le monde du spectacle. Son grand-père est décorateur à l’Opéra de Paris après avoir été compagnon charpentier dans la Navale tandis que sa grand-mère est ouvreuse au Théâtre des Champs-Elysées. L’enfant baigne très tôt dans l’ambiance du monde du spectacle et rode dans les coulisses... Sa première approche de la scène.

En 1958, William commence l’apprentissage du piano. Il a douze ans. Ses goûts sont arrêtés : il veut être Beethoven sinon rien ! Bien plus tard, Mozart ou Stravinsky auront sa préférence. Sa famille encourage son penchant pour la musique.

En 1961, ayant atteint sa quinzième année, Sheller quitte l’école pour se consacrer entièrement à sa passion : la musique et à son instrument de prédilection, le piano. Il apprend sérieusement la composition sous l’égide de Yves Margat, élève de Gabriel Fauré. En sa compagnie, il se familiarisera avec l’harmonie et le contrepoint. Ce dernier chargé de son éducation lui enseigne même le latin. Il s’inscrit à la Schola, puis au Conservatoire. Sa voie semble alors toute tracée, le Prix de Rome se profile à l'horizon. C'est sans compter avec un hasard malicieux qu'on appelera la providence qui en décide autrement et vient contrecarrer les ambitions du jeune virtuose…    

Du Classique aux Beatles  

< En effet, un jour que son piano est hors d’usage, William est contraint de se rendre chez une copine pianiste pour continuer ses gammes. Il découvre chez elle un album des Beatles « Help ! » : c’est la révélation. A l’écoute des Fab Four, il va plaquer les études classiques entreprises pour s’axer sur une musique résolument plus actuelle.

< Premier duo Luce & William formé avec une amie, dans le pur esprit du modèle de l’époque : Sonny and Cher.  

< William rejoint ensuite un groupe de jeunes niçois baptisé (à juste titre) « The Worst » (« les Pires » en v.f.) et s’improvisera même chanteur. La bande connaîtra les galères inhérentes à la vie des groupes et interprètera les succès du moment de base militaire en salle des fêtes.

< Deuxième duo avec Laurence Benard, cette fois-ci. Laurence & William signent un contrat chez CBS. William écrit ses premières chansons  : « Si j’avais un million devant moi », « J’ai perdu ma route » ou encore « Cruellina ». 

< Après ces expériences infructueuses mais malgré tout formatrices en duo puis groupe, William décide de tenter sa chance en solo et se choisit comme nom de scène "Sheller", un compromis entre Schiller, l'écrivain allemand et Shelley, le poète anglais.

En 1968, Sheller rencontre un groupe de teenagers américains installés en France dont les parents travaillent dans le pétrole : Les Irrésistibles (ou « The beloved one »). Il compose pour eux la musique de ce qui restera l’un des tubes de ce mois de  mai riche en événements : « My year is a day ». Dalida reprendra cette chanson en français (sous le titre « Dans la ville endormie »), en italien (« L’aquilone ») ainsi qu’en allemand (« Ein jaar ist ein tag »). Elle interprètera également une autre chanson composée par William : « Je me repose » dont le texte est signé Gérard Manset.  

<Premier 45 Tours « Couleurs » / « Les 4 saisons » (paroles de Gérard Manset & musique de William Sheller).Curieusement, les arrangements sont signés par Manset. 

 

En 1969, il signe les arrangements d’une œuvre symphonique : le Popéra Cosmique « Les Esclaves » dont la musique est composée par Guy Skornik, sur un livret de François Wertheimer.  

<Deuxième 45 Tours « Adieu Kathy » / « Leslie Simone ».

<Bande originale du film « Erotissimo » avec une chanson-titre interprétée en duo et en anglais par William et la future parolière à succés, Michaële.

Sheller compose en 1970, une messe symphonique à l’occasion du mariage d’un couple d’amis : Lux Aeterna. Cette œuvre musicale est enregistrée avec le concours de l’Orchestre de l’Opéra de Paris ainsi que les chœurs de l’O.R.T.F. et fera l’objet d’une sortie discographique chez CBS, 2 ans plus tard. Aux dires de son géniteur, ce premier album aujourd’hui culte, se vendra comme des « cages à lions » !  

<Troisième 45 Tours (en anglais) « She opened the door » / « Living east dreaming west ».  

< Au début de ces années 70, Sheller oeuvrera en tant qu’arrangeur ou orchestrateur pour de nombreux artistes connus tels que Eddy Constantine, Philippe Chatel, J-J Debout ou passés de mode comme Emmanuel Booz, Les enfants terribles, etc… Il compose également quelques chansons pour des artistes qui resteront inconnus comme l'anglaise Wallis ou le grec Kouky Marakis.

En 1973, Barbara qui a eut vent de son travail d’arrangeur, lui demande de participer à son album « La louve » qui contient le mythique « Marienbad ». Les orchestrations de William surprennent les aficionados de la Dame brune. Il résultera de cette collaboration une amitié entre William et la «Duchesse» - comme il l’a affectueusement surnommée – qui ne se démentira pas jusqu’à la disparition de cette dernière. On lui doit également d'avoir alors poussé William à devenir chanteur... 

 

   Suite des aventures de Sheller 

 

Mais William, y veut pas qu'on l'embête...

 

Pochette du 1er 45 tours

(1968)

(photo X)

 

Période beatnik

(debut 70's)

(photo J.Eckian)