Si "Dieu fait des images avec les nuages", les musiques de Sheller, elles, inspirent des tableaux où chacun installe ses rêveries . Ses textes évocateurs nous entraînent dans des histoires évanescentes, des paysages familiers ou des univers lointains...

Après un premier scopitone - ancêtre du clip - pour son premier 45 tours "Couleurs", 8 titres seulement ont fait l'objet d'une mise en image. C'est peu au vu de la centaine de chansons enregistrées au fil de sa carrière. On en retiendra entre autres l'unique plan-séquence de "Mon Dieu que j'l'aime" et la rencontre avec le dessinateur de génie Druillet pour le somptueux "Excalibur". 

1984

Réalisation : Jean-Pierre Berckmans

Production : Dream Factory

Durée du clip : 4'05

Acteurs : William Sheller et une centaine de figurants.

Lieu de tournage : Studios de Bruxelles / Belgique.

Durée du tournage : 2 jours (1 jour de répétitions + 1 jour de tournage).

Auteur scénario : Jean-Pierre Berckmans.

Scénario : J-P. Berckmans a voulu, selon ses dires, rendre un hommage modeste à Orson Welles et reproduire une cour des miracles en miniature, une espèce de petit théâtre du  Monde où se mêlent les époques. Ce qui l'a frappé dans la musique de W.Sheller, c'est son côté "balade". Il a donc souhaité renforcer cette idée de quelqu'un allant d'un point à un autre et le mieux était pour cela de le faire en un seul plan- séquence.

William Sheller quitte son appartement et sort prendre l'air dans la rue. La caméra se balade

au gré de la promenade hasardeuse du personnage. Il se retrouve plongé dans un univers étrange et cosmopolite entre Beaubourg et Chinatown où évoluent des gens bizarres : paumés, loubards, prostituées, etc... Il traverse, au cours de son périple, un quartier dont le décor et ses

occupants semblent tout droit sortis du film "Blade runner". Puis, il rejoint un milk-bar, se fraye un passage pour accéder au premier étage où se déroule une réception mondaine. Il sème le trouble dans ce vernissage de peintures, en enlevant un des modèles présents, en l'occurrence une femme nue, et l'entraine loin de cette agitation ambiante. Enfin, pressant le pas et bravant mille dangers (bagarres de rue, poursuites, paquet piégé, etc...), notre héros arrive à proximité d'un vieux théâtre et pénètre dans les coulisses, le temps de revêtir un habit de scène (costume militaire) et, finalement, monter sur la scène.

Détails techniques : Ce clip a nécessité 8 prises et a été filmé en deux versions successives :

- Version française avec le titre original : "Mon Dieu que j'l'aime" ;

- Version anglaise avec le titre adapté : "I keep movin' on".

Particularités : Clip-vidéo entièrement tourné en un seul plan-séquence. Prouesse technique réalisée grâce au steady-man Wim Robrecht.

Références discographiques : "Mon Dieu que j'l'aime" (nouvelle version remixée) / "I keep

movin' on" 45 Tours [PHILIPS réf PG 880 251 - 7] sorti en 1984.

Distinction / prix : Ce clip-vidéo a reçu le Trophée du Meilleur Clip-vidéo décerné par le

Midem (en janvier 85).

Sortie : novembre 1984.

 

1987

Réalisation : Jacques Scandélari (metteur-en-scène du film "Brigade mondaine à Marrakech"

                     et réalisateur d'un clip pour la chanteuse Eartha Kitt)

Durée du clip : 4'58

Acteurs : William Sheller (Le Prince), Lydia Andréi (La Reine Mean) et des figurants.

Lieu de tournage : Carrières de Marne-la-Vallée (extérieurs) et la Cité des Sciences de la

Villette, à Paris (intérieurs).

Durée du tournage : 2 jours (jeudi 12 mars 1987, à Marne-la-vallée et vendredi 13 mars, à la

Cité des Sciences de la Villette).

Scénario : Dans la royauté des mondes futurs, les images nous content les amours du Prince

William et de la Reine Mean contrariées par la guerre. Dans une atmosphère de fin du monde - façon "Mad Max" - nous nous retrouvons dans des temps qui juxtaposent deux univers :

Le premier, où les hommes ont des allures de Préhistoire et luttent pour leur survie et, le second, futuriste et baroque, où des couches de différentes ethnies sont arrivées à une existen-

ce aseptisée. Ce clip nous montre donc le voyage à travers ce nouveau monde, sur fonds de combats et luttes sans merci. Les hommes se battent corps et âme à la conquète de ce monde

inaccessible et chimérique. Seul notre héros, le Prince William, parviendra à ses fins, face au soleil puissant. Il sera traversé par un rayon de lumière éblouissant... Le nouveau monde.     

Particularités : Toutes les séquences ont été tournées en décor naturel :

A la Cité des Sciences : Stands d'installations diverses présentées au public ; à Marne-la-

Vallée, dans des terrains vagues.

Références discographiques : "Le nouveau monde" 45 Tours [Philips réf PG 888 188 – 7]

extrait de l'album "Univers", sorti en janvier 1987.

Sortie : mai 87.

 

1990

Réalisation : Philippe Druillet

Production : Zeaux Productions

                     avec la participation de la Société B.D.E. Pigment 14 (décors) / I.N.A. (plateau)

                     / CINAPS (images 3D haute définition)

Durée du clip : 6'42

Acteurs : William Sheller (Le Roi), Sophie Durin (La Princesse), Nadir Legrand (Le Prince)

et seize figurants dans les rôles des boyards, mouvants, fraises, nains et anges.

Lieu de tournage : Plateaux de l'Institut National de l'Audiovisuel.

Durée du tournage : 5 jours.

Auteurs du scénario : Philippe Druillet, en collaboration avec William Sheller.

Scénario : De retour dans son royaume après des années de guerre et de conquètes, le Roi est

accueilli par son fils. Si le Prince exprime sa joie et sa reconnaissance à Dieu de revoir son père sain et sauf, il n'en n'est pas moins déterminé à remettre en question son pouvoir.

Il est fermement décidé à braver l'autorité parentale et à remettre en cause la toute-puissance du maître des lieux, par amour pour une jeune princesse. S'en suit une lutte entre le père et son fils, la détermination de l'un face à l'intransigeance de l'autre. Durant ces querelles, Diane la belle meurt. Le Prince fou d'amour et de peine, va rejoindre dans la mort sa bien-aimée.

Le Roi comprendra trop tard sa grave erreur et, dans son désespoir, précipitera sa chute.      

Particularités : Clip tourné en noir et blanc, avec quelques plans en couleurs et des images de

synthèse (3D réalisées par le Service des nouvelles technologies de l'I.N.A.).

Références discographiques : "Excalibur" maxi 45 Tours / mini CD extraits de l'album

"Ailleurs" (sorti en mai 1989) Philips réf 875 195 et paru en avril 90.

Vidéo : A l'occasion de la sortie du clip-vidéo "Excalibur" dû à la collaboration de deux

artistes : le dessinateur Philippe Druillet et l'auteur-compositeur-interprète William Sheller,

Polygram Music Vidéo a décidé de commercialiser un coffret pour marquer l'événement.

Ledit coffret contient une cassette vidéo (l'intégralité du clip + 52' d'entretiens avec les pro-

tagonistes et un documentaire sur les coulisses du tournage); le CD Vidéo ainsi qu'un livret

réplique du story board.

Ce clip-vidéo a fait l'objet d'une présentation à la presse et a été projeté en avant-première au cinéma "Max Linder", à Paris.

Sortie : avril 1990.    

 

1990

Réalisation : Dany Willem et Dany Hiele

Production : Trans Vidéo Communication (T.V.C.)

Durée du clip : 3'45

Acteurs : William Sheller (le client), un comédien (le barbier) et quelques-uns de ses

musiciens dont Jean-Philippe Audin (un client qui attend).

Scénario : Dans un salon de coiffure désuet, il est midi. Une lumière écrasante innonde la salle poussièreuse où un client moite de transpiration (W.Sheller) subit le rituel pesant du rasage et suit anxieusement chaque geste du barbier.

Le barbier, lui, maitrise totalement son art et prend un réel plaisir à voir  la fascination qu'exerce sa lame sur son client. Pendant ce temps, quelques clients attendent patiemment leur tour. L'agacement de l'attente associé à la pesanteur de la chaleur est brusquement interrompu par l'irruption bruyante d'une mouche qui a tôt fait d'éprouver les nerfs des clients.

Cette mouche qui est le véritable oeil de la caméra n'apparait qu'à la fin du clip lorsque, piégée par la tapette du barbier, la lame du rasoir la fera glisser du lavabo jusqu'au sol.

A chaque refrain, revient en gros plan l'image d'un tourne-disques en marche et, dans le vinyl noir du disque, on voit le reflet du client chantant la chanson.

Le concept du clip est la vision de cette mouche indésirable, intruse et facteur catalytique de

l'agacement des personnages.

[sources : T.V.C.]

Détails techniques : tournage en super 16 recoloré. Mouvements essentiellement à l'épaule

(sensés symboliser ce que voit la mouche).            

Références discographiques : "Un archet sur mes veines" (nouvelle version et version

quatuor). 45 Tours PHILIPS réf 875 972 - 7 paru en septembre 1990.

Sortie : septembre 1990.

 

1991

Réalisation : Dominique Brenguier          

Production : Trans Vidéo Communication (T.V.C.)

Durée du clip : 3'40

Acteur : William Sheller, seul au piano.

Lieu de tournage : Studio Davout (Paris / Porte de Montreuil).

Durée du tournage : 1 jour (mercredi 20 mars 1991)

Scénario : Il s'agit de la réplique de l'enregistrement "live/studio" réalisé, en public, au Studio

Polygram Davout, le mardi 19 mars 1991.

William Sheller y enregistrait 16 titres dont un inédit alors : "Un homme heureux", seul au piano.

Sheller est assis derrière un grand piano noir. Tout au long de la chanson, des images en couleurs (Sheller interprétant sa chanson) et noir & blanc (décors extérieurs) se succèdent.

La caméra tourne et décrit des mouvements élégants, saisissant parfois en gros plan des détails et des attitudes du chanteur, parfois en plan large, William et son piano en lents travellings.

Travellings qui commencent et finissent toujours sur le visage de Sheller.

Le fond noir du studio créé artificiellement par la lumière, augmente la sobriété et la beauté de l'interprète seul et facilite le passage dans l'univers extérieur en noir & blanc.

Ces images noir & blanc ont du grain et illustrent la pureté, la lenteur et le mouvement (on y voit pêle-mêle : un couple en barque, sur un lac; la nature au petit matin; un couple qui se promène ou un carroussel rempli d'enfants). Elles viennent se fondre dans l'ambiance sans en briser l'harmonie.  

[sources : TVC]

Détails techniques : clip tourné en 35 mm (images couleurs) et 16 mm (images en noir & blanc).

Références discographiques : "Un homme heureux" 45 Tours / mini CD / K7 single PHILIPS réf 868 330 extraits de l'album "Sheller en solitaire".

Sortie : mai 1991.

 

1994

Réalisation : Igor Mc Rams et Sylvia Lorrain

Production : Polygram

Durée du clip : 4'30

Acteurs : William Sheller (le poète), Garry Tibbs (le Maître d'espace), Steve Bolton (le

Maître Horloger), David Ruffy (le Maître de jeu) et Mark Wallis.

Lieu de tournage : "Le Lavoir Moderne Parisien" (studio vidéo) à Paris XVIIIème.

Durée du tournage : 1 jour (vendredi 11 février 1994) + confection des images de synthèse.

Scénario : La scène se déroule dans une piéce cubique recouverte de damiers, le décor ayant

pour concept esthétique le développement de la pochette du disque "Albion".

Le fil conducteur du clip est le songe d'un poète (Sheller), sorte d'hommage à Magritte, Cocteau ou Lewis Caroll.

Le poète est le personnage central durant tout le clip. Il est assis au centre de la piéce, face à la caméra (comme face à un public imaginaire, pour donner l'impression d'assister à une repré-sentation théâtrale), il rêve et nous entrons dans ses rêves...

Il se retrouve devant une table de nuit, sur laquelle il retourne des sabliers machinalement, comme s'il voulait pertuber la course du temps. Il lance également des dés. Il est tout d'abord seul en scène, puis, le Maître d'Espace entre (Garry Tibbs) portant sous le bras un tableau re-

présentant un ciel nuageux d'inspiration "magritienne". Sa préoccupation mageure étant l'installation de ce tableau à un endroit idéal de la pièce. Il cherche, tourne, tâtonne aux quatre coins de la piéce, pour se décider enfin à accrocher le cadre au-dessus de la tête du poète.

Ensuite, intervient le Maître Horloger (Steve Bolton) alors que les deux premiers personnages

évoluent toujours dans le décor. Celui-ci porte une horloge devant lui, qu'il remonte sans cesse et cherche désespérément à accrocher au mur. Comme son prédécesseur, il hésite entre plusieurs endroits pour finalement la fixer à côté du tableau. Enfin, arrive l'ultime protagoniste, le Maître de Jeu (David Ruffy) qui sort de son chapeau des pièces d'échecs noires et blanches qu'il installe sur les damiers du sol, et qui disparaissent inlassablement.

L'histoire est un voyage intérieur dans les songes du personnage principal, cherchant à mettre

en avant la personnalité de l'artiste, William Sheller.              

Détails techniques : Plans de caméra fixe et animations en images de synthèse 3D.

Références discographiques : "Maintenant tout le temps" CD single / K7 single PHILIPS

réf 858 342 extrait de l'album "Albion" et paru en janvier 1994.

Sortie : février 1994.

 

 

1999

Réalisation : Seb Chéri

Production : OK Fred

Durée du clip : 2’18

Acteur : William Sheller, seul au piano.

Lieu de tournage : littoral de Normandie.

Durée du tournage : 2 jours

Diffusion : janvier 99.

Scénario : Un bord de mer. Une route mouillée par une averse récente où l’on discerne un panneau indiquant le centre ville. D’une flaque sur l’alphalte émerge William Sheller en costume et baskets, assis à son piano. Il interprète la chanson, puis redisparaît  progressive-

ment dans le sol à la fin de celle-ci.

Détails techniques : Plan unique avec insertions d’images de synthèses (apparition et

disparition de Sheller à son piano).

Références discographiques : "Centre ville" est le titre inédit extrait de la compilation  « Tu

devrais chanter » double album paru en novembre 98, qui a fait par ailleurs l’objet d’un CD monotitre hors commerce [réf : Mercury 3989].

Sortie : janvier 99.

 

 

2001

Réalisation : Anne Rohart

Production : Program 33

Durée du clip : 4’06

Acteurs : William Sheller, quelques musiciens de la tournée 2000 ainsi que des figurants.

Lieu de tournage : Environs de Senlis.

Durée du tournage : 2 jours (06 et 07 août 2000)

Diffusion : semaine du 25 au 30 septembre [sur M6].

Scénario : Sheller est étendu au sommet d’un monticule de paille dans une charrette tirée par deux bœufs qui roule au long d’un chemin de terre, au cœur d’une campagne vallonnée.

Il semble contempler le ciel et les arbres environnants. En fait, il est perdu dans ses pensées hantées par une jeune fille. Peu à peu les traits de celle-ci se dessinnent et envahissent ses visions. Les images du passé ressurgissent, nous sommes projetés dasn les fêtes de la Saint Jean dans des temps reculés. Une assemblée joyeuse – mélange de villageois et de gitans de passage – festoie autour d’un grand feu. Au milieu de ces ripailles, une idylle se noue entre une jeune villageoise (celle qui hantait les pensées de Sheller) et un gitan. Ils échangent de longs regards et semblent loin du monde environnant. Le couple s’enfuit de la fête pour dévaler dans les champs alentours, dans la pénombre de la nuit. La cavale des amoureux aboutit à l’endroit même où Sheller est couché sur une meule de foin. Le rêve rejoint la réalité. La jeune fille s’associe aux autres paysans présents qui remplissent de leur fourche la

paille dans la charrette, recouvrant  ainsi le personnage de Sheller.  

Détails techniques : La caméra alterne les rythmes de longs plans fixes et les mouvements vifs.La narration mêle deux univers qui existent dans un même cadre : d’une part, le cheminement de Sheller et de son équipage qui se déroule dans une grande lumière (le soleil est éclatant) ; d’autre part, le songe onirique rêvé par l’auteur (la rencontre du couple lors d’une fête) qui se déroule entièrement de nuit . Ces dernières images apparaissant toujours en

surimpression dans  le ciel que contemple le narrateur.

Références discographiques : "Moondown" extrait de l’album « Les machines absurdes »

paru le 18/01/2000 et CD monotitre hors commerce [réf : Mercury 9343] édité le 04/05/2000.

Sortie : septembre 2000.