LE CAPITAINE
Mon bateau est tout bleu dans les reflets de la lune
J’avance
sur la mer calmée
Dites-moi, voyez-vous,
déjà la ligne des dunes
Qui
bordent la maison de thé
Fumées
en marche, tout me pousse
Sur
sa table, mes lettres doivent s’envoler
Amour
en marche, tout me pousse
Ses
cheveux noirs aux branches doivent s’emmêler
Les
bambous seront lourds autour de la maison
Elle
portera sans doute un Kimono de coton
J’y
pense chaque soir en regardant l’horizon
Les
marins chuchotaient cette nuit sur le pont :
Que
fait le capitaine, a-t-il perdu la raison ?
Monsieur,
un télégramme et j’ai dû prendre la mer
Mais
le voyage fut si long
Elle
est restée mon rêve et je reviens vers la terre
A-t-elle
su compter les saisons ?
Fumées
en marche, tout me pousse
Pour
le noir de ses yeux j’aurais bravé les orages
Amour
en marche, tout me pousse
Vers
ce regard blessé, quitté au bord du rivage
Amour
en marche, tout me pousse
On
a éteint la lanterne dans la maison de thé
Ce
sont des larmes qu’on étouffe
Oh
Monsieur Puccini, que s’est-il donc passé ?
Les
bambous sont fanés autour de la maison
Du
sang rouge a fleuri au kimono de coton
Un
papillon est mort, un pétale est tombé
Et
les marins chuchotent au matin sur le pont :
D’où
vient le capitaine, il a perdu la raison ?
(Editions
Warner Chappell Music France)